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  • Photo du rédacteurLucie & Jérémy

5 jours à VTT autour du massif des Ecrins

C’est parti pour plusieurs jours d’aventure à vélo dans l'objectif de réaliser le tour du massif des Ecrins. Nous avons préparé en amont notre tracé promettant un programme bien sympa: 300 km et un beau 6 000 m de dénivelé positif qui chauffe bien les cuisses !

Equipés de nos sacoches d’itinérance, nous prenons la route le week-end de l’ascension avec tout le nécessaire pour partir en autonomie (affaires de bivouacs et nourriture, soit environ 8-10 kg avec l'eau).

C’est un réel plaisir que d’adopter un mode de transport doux et de partir directement de chez soi sans prendre la voiture. Nous avons besoin de vivre ce périple pour découvrir notre territoire et ses facettes sous un autre regard, en empruntant les pistes, chemins et petites routes secondaires que nous ne prenons jamais vraiment le temps de parcourir...

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Etape 1 : Gap - Puy Sanières 45 km / + 975 m

Le départ se confirme la veille au soir car Lucie a chuté 3 jours plus tôt à vélo et nous attendions de voir l’évolution pour prendre la décision de partir. Comme tout rentre dans l’ordre, nous prenons le départ le mercredi après le boulot sur le coup des 17h avec une trousse à pharmacie un peu plus grosse qu’à notre habitude (avec le tube d’arnica, qui espérons-le, ne s’écrasera pas dans les sacoches !).

La traversée de la ville de Gap n’a rien de jouissive mais rapidement, l’ambiance urbaine laisse place à la campagne et les premières vaches nous saluent sur les bords du chemin… C’est déjà très agricole par ici. Les premières petites côtes nous amènent au niveau de la Bâtie Neuve. Après la traversée de la D 942, une agréable piste (commune avec le GR 653D) borde la Forêt Domaniale de Serre-Ponçon et monte ensuite brutalement jusqu’au village de Montgardin. La grimpette nous fait bien transpirer ! Toujours sur le GR, nous traversons à vélo le centre de Chorges pour faire le plein d’eau avant l'ascension de la journée !

De là, ça ne rigole plus, direction le village de Saint Apollinaire (1284 m) et sa grimpette crevante (450 m de D+ quand même !). Elle offre malgré elle de somptueux points de vue du lac de Serre-Ponçon, un bon prétexte dont Lucie se sert pour faire des pauses hihi. La vue est de plus en plus belle et on peut apercevoir le fameux Pic de Morgon surplombant le lac.

Il est 20h et nous décidons de poursuivre notre route pour rejoindre un spot repéré sur la carte. La température est clémente et le ciel commence à être superbe.

Les hameaux traversés (Les Rousses, Puy-St-Eusèbe) sont ravissants et paisibles. Il est 21h quand nous débarquons sur une piste au dessus de Puy Sanières. Un peu plus loin, un replat panoramique situé juste sous le Mont Guillaume sera le spot idéal pour notre bivouac.


Etape 2 : Puy Sanières - Prelles 59 km / + 1345 m

Le réveil sonne à 6h et les premiers rayons du soleil illuminent le sommet du Morgon. Même pas le temps de s'échauffer que les premiers virages sur piste nous mènent 250 m de dénivelé plus haut. Le chemin, en balcon, passe sur les hauteurs du plan d'eau d'Embrun avant de plonger sur le GR 50 (itinéraire que l'on empruntera une bonne partie de la journée). Un sentier étroit puis une piste nous guident vers une première traversée de rivière... C'est l'aventure ! Nous nous réveillons au rythme des fermes et de cette route du lait qui débouche sur le GR 633 D (Saint Jacques de Compostelle). Les vaches sont plus nombreuses que les habitants des hameaux que nous croisons. Plusieurs sources permettent de faire le plein d'eau en chemin.

La halte à Châteauroux-les-Alpes est réconfortante... L'épicerie de la place est ouverte et Jérémy part d'un pas décidé acheter un bon fromage du coin pour ce midi.

Plus loin (vers les Chamousses), il faut pousser les vélos en plein cagnard sur environ 1 km car la piste est beaucoup trop raide. Les efforts ne tardent pas à être récompensés. Le Vallon du Couleau, que nous avons eu du mal à identifier sur carte passe finalement très bien à vélo et c'est même un pur bonheur ! Un étroit sentier en forêt permet d'atteindre rapidement le Pont de l'Amitié (il faut juste porter les 30 derniers mètres). Sur l'autre rive, la piste forestière du Couleau amène directement sur les hauteurs de St-Clément-sur-Durance et quelques hameaux dynamisent cette belle traversée en balcon.

Nous hésitons un instant à partir en direction de Mikéou mais finalement, nous prenons raisonnablement la direction de Réotier car il y a déjà un beau dénivelé pour aujourd'hui. Après une belle descente panoramique sur route face à la vallée de la Durance, nous mangeons à l'ombre nos petits fromages... puis longeons la Durance par un itinéraire assez plat jusqu'à la Bourgea. Il fait hyper chaud et Jéremy trouve que son tee-shirt est de trop. On attaque l'interminable montée ensoleillée pour atteindre le croisement de Champcella. Un crochet vers l'ancienne voie romaine permet de se rendre au belvédère de l'impressionnant Gouffre de Gourfouran. Ce petit détour en vaut la peine. Une longue descente nous mène ensuite à l'Argentière-la-Bessée (cette ville fut autrefois le lieu d'une importante exploitation minière) avant les tout derniers efforts de la journée pour rejoindre les hauteurs des Vigneaux.

Notre beau spot pour passer la nuit se trouve au pied du site d'escalade de Saint-Martin-de-Queyrières. On s'installe sur les coups de 17h dans la pelouse, fatigués par la chaleur. Les pâtes 3 mn vont nous faire le plus grand bien !


Etape 3 : Prelles - Villar-d'Arêne 47 km / + 1020 m

Après une bonne nuit de sommeil réparatrice, il est temps de partir à l'assaut du très connu Col du Lautaret (2057 m), objectif du jour. Il est 6h45 quand nous donnons les premiers coups de pédale. On veut éviter la chaleur et Jérémy a chopé un beau coup de soleil dans le dos la veille... ! Après avoir traversé le village de Prelles, nous passons de l'autre côté de la Durance en direction de Villar-St-Pancrace après un court chemin en sous bois. Le GR 653D nous fait arriver au pied de la cité Vauban de Briançon.

C’est ici que démarre une très agréable piste forestière qui longe la Guisane jusqu’à Salle les Alpes. C’est vraiment chouette de pouvoir emprunter la Via Guisane pour éviter entièrement la route principale qui monte au col du Lautaret.

En chemin, on fait un petit crochet par la boulangerie de Chantemerle pour les pains au chocolat du matin et le pique nique de ce midi. Un sentier joliment tapissé de narcisses et un passage à gué amènent à une petite route permettant de rejoindre Monêtier-les-Bains.

Depuis les grands bains du Monêtier, une large piste, toujours le long de la Guisane, mène à notre grande surprise jusqu’au plan d’eau du Casset dont nous n’avions pas connaissance. Pas un doute, c’est là que nous mangeons ce midi. L’eau est froide (16°C) mais Jérémy ne tarde pas à faire un plouf revigorant ! Au Casset, nous empruntons sur les conseils d’une famille à VTT un étroit sentier hyper ludique et plaisant sur 4 km jusqu’au Boussardes.

Depuis le Lauzet, l’ascension finale des 400 derniers mètres de dénivelé se réalise sur le GR50 (durant 6,5 km) jusqu’au Col du Lautaret… et c’est un peu rock and roll par moment. Le sentier est très beau et alpin mais à l’altitude 1840 m, un gué assez costaud nécessite de déchausser pour traverser. Jérémy passe les vélos un par un et Lucie s’occupe des sacoches. Le dernier kilomètre est trop pentu pour rouler et parfois le poussage est difficile tellement c'est raide… ça fait les biscotos ! Chanceux, une petite hermine nous accueille un peu avant le col.

A 2057 m, c’est la libération ! Nous sommes au mythique col du Lautaret. Un bon diabolo et il ne reste plus qu’à se laisser aller jusqu’à Villar d’Arène. La folle descente est de courte durée. On décide d’aller dormir au lac du Pontet qu’on adore. Pour cela, il faudra emprunter une toute petite route franchement pentue et un bout de chemin. La vue est toujours aussi belle avec les sommets des Ecrins (Bec de l'Homme, La Meije et le Rateau) et le lac, dignes d’un décor de carte postale ! D’ailleurs, nous ne sommes pas les seuls ce soir là en tente. En prime, une baignade et un beau coucher de soleil clôturent la journée.


Etape 4 : Villar-d'Arêne - Valbonnais 77 km / + 1000 m

La météo annonce pour aujourd'hui un bel orage l'après-midi alors on part aux aurores (vers 6h). A peine partis, c'est la course poursuite... En pleine descente, monsieur le patou (hors de son enclos) qui n'aime pas les cyclistes, court après nous en aboyant sur bien 300 m ! C'est ce qu'on appelle un réveil dynamique haha, une belle frayeur quand même...

Nous traversons les villages de Villar-d'Arêne et La Grave où une boulangerie nous fait de l'œil. La dégustation des pains au chocolat face aux glaciers n'est pas désagréable.

On loupe le crochet pour descendre par la piste le long de la Romanche... tant pis, ça sera par la route et ses nombreux tunnels (il est bon de penser à la frontale !). Les cascades sont nombreuses dans cette vallée très encaissée et bien désertique à cette heure là. A l'altitude 1102m, la route de secours du Chambon est une belle alternative pour éviter la route principale. Celle-ci est actuellement fermée par une barrière pour les véhicules (un projet de voie verte est en cours). Le panorama sur le lac du Chambon et Mizoën est splendide et les environs sont calmes et apaisants.

Jusqu'au Clapier, nous empruntons la D1091 dans les gorges de l'Infernet puis la petite route qui longe le Vénon (en direction de la Bérarde) où un chamois passe juste devant nous. Au lieu dit les Ougiers, nous partons vers Les Gauchoirs pour le départ de la nouvelle voie verte en Oisans labellisée "Tour de France". C'est génial comme endroit. Une étroite piste cyclable traverse la forêt et les paysages sont vraiment impressionnants. Il y a deux gués à traverser dont un bien plus imposant au niveau de la cascade de la Pisse (attention pieds mouillés haha). A hauteur du Pont du Fournol, il y a un espace verdoyant avec plan d'eau et tables pique-nique, qui vaut vraiment un arrêt, on est sous le charme.

10h, l'arrivée à Bourg d'Oisans est imminente et le centre ville est bien animé avec le marché du samedi matin.

La grande ascension du jour commence avec 600 m de dénivelé pour rejoindre le fameux Col d'Ornon, à 1371 m. Les cyclistes sont nombreux (mais en vélo de route haha). Dans la montée, une ferme fait de la vente directe de fromages de brebis, c'est l'occasion de faire un arrêt. Jérémy craque pour un beau fromage. Finalement, la montée est assez progressive durant les 11 km jusqu'au sommet.

La descente sur route puis sur piste est un régal ! La pause de midi est très attendue. Nous nous arrêtons dans l'herbe avant la pluie car le ciel se couvre à vue d'œil. C'est avec un ciel très menaçant que nous reprenons la route en direction d'Entraigues. Le plan était de poursuivre jusqu'au village de Valbonnais par le sentier du canal mais l'orage commence à gronder... On se dépêche pour rejoindre le plan d'eau où de nombreuses familles s'amusent encore sur les rives. La fête est de courte durée car à 14h30 l'orage éclate et tout le monde remballe... Sauf nous, qui nous réfugions sous l'abri des douches. Nos 3m2 nous permettent de rester au sec durant les 4 heures suivantes face aux trombes d'eau qui s'abattent. Le moral commence à chuter jusqu'à ce qu'on aperçoive des signaux de fumée venant de la cabane voisine. Jérémy envoie Lucie en éclaireuse... un pizzaiolo sorti de nulle part prépare ses commandes du samedi soir. Ce petit miracle sauve notre soirée, on va manger des pizzas! On installe la tente plus loin durant l'accalmie et dans l'attente de notre commande. Ce soir, c'est pizza party dans la tente !


Etape 5 : Valbonnais - Gap 75 km / + 1810 m

Réveil humide pour cette dernière journée. Le relief est pris dans la brume avec la pluie de la veille et le plan d'eau se réveille entouré de quelques hérons. On prend la direction du Col de Parquetout. Pas le temps de se mettre en jambes, 6 km bien raide (de 10 à 14 %) nous attendent avec pas moins de 700 m d'ascension. L'ambiance est particulière avec une brume de plus en plus dense...

Au sommet, on bascule dans le brouillard en direction de Ste-Luce. La fromagerie est fermée, ça sera pour une prochaine fois. La descente est glaciale et on a du mal à réanimer nos doigts. Au loin, de l'autre côté du lac du Sautet, le ciel bleu fait son grand retour et les rayons de soleil illuminent le sommet de l'Obiou (point culminant du Dévoluy à 2789 m).

Dans le centre de Corps, nous sommes heureux de trouver une boulangerie pour faire le plein pour ce midi. Depuis le village, il faut ensuite prendre une partie de la nationale 85 (la fameuse route Napoléon) avant de bifurquer vers les petites routes d'Aspres-les-Corps. Les ruelles sont sympathiques et des panneaux explicatifs dressent l'histoire et les portraits des anciens habitants du village... Le château offre une superbe vue sur la Montagne de Faraut et la vallée du Drac.

Direction le Champsaur Valgaudemar (pays du tourton) ! Une grimpette champêtre permet de rejoindre Saint-Firmin, situé à l'entrée de la vallée glaciaire du Valgaudemar. On peut apercevoir les géants dans le fond de cette vallée étroite et encaissée (l'Olan, les Bans...). Les petites routes de campagne s'enchaînent pour parvenir dans le Champsaur... Les vaches sont nos seules supportrices ! C'est après la traversée de quelques hameaux et plaines que nous arrivons à St-Bonnet-en-Champsaur. Dans le bas du village, en bordure du Drac, une piste bien agréable permet de rejoindre le plan d'eau du Champsaur. On a beaucoup aimé cette portion qui se poursuit par un itinéraire sauvage sur la digue puis en forêt jusqu'au croisement de la D 945.

Depuis Forest-St-Julien, nous empruntons une piste pour atteindre St-Laurent-du-Cros, point de départ pour le plateau de Bayard. C'est la dernière montée de notre périple avec 250 m de dénivelé sur piste. Ça y est, on est en terrain connu, il est 17h quand nous atteignons le petit lac de Bayard. Au fond du golf, à l'altitude 1227 m, nous entamons la descente sur un sentier très boueux pour le Canal de Gap (dire qu'on avait réussi à garder les vélos propres jusqu'à présent !). On retrouve le terrain de jeu favori de nos sorties running et VTT. Nous terminons l'itinéraire en balcon avec une belle vue sur le Gapençais.

N'hésitez pas à nous écrire si vous avez des questions, on y répondra volontiers.

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