Zoom sur deux journées sportives à la conquête du deuxième plus haut sommet du massif du Dévoluy (le fameux Grand Ferrand, à 2758 m) où nous avons fait le choix de ne pas passer par la voie normale... Vertige garanti avec la traversée de plusieurs tunnels, de passages raides dans des pentes engagées et sur d'étroites crêtes panoramiques. Un beau terrain d'aventures dont on se souviendra longtemps en compagnie de Cédric et Simon.
Après une nuit dans la voiture pour certains et un réveil à 5h30 du mat pour d'autres, le rendez-vous a lieu au parking de Serre long, juste au dessus du village Maubourg (1520 m). Dès le commencement sur le GR 93, nous devons dévier la clôture d'un enclos à moutons qui nous bloque le passage avant de nous rendre à la Cabane pastorale du Chourum Clot. Juste à côté de celle-ci se trouve un premier gouffre, et oui le Dévoluy est un vrai gruyère !
Au niveau du croisement entre le GR 93 et le torrent des Adroits, c'est là que commence le hors sentier ! On peut déjà apercevoir l'Arche des Adroits ainsi que l'entrée du Chourum que l'on souhaite rejoindre. Les pentes herbeuses sont raides mais on prend rapidement de la hauteur. A 1900 m d'altitude environ, l'entrée du Chourum des Adroits est spectaculaire et son tunnel en arc de cercle permet de ressortir un peu plus haut.
La "team bouquetins" entre en scène haha, le terrain est de plus en plus pentu. Il faut s'approcher au pied de la cavité suivante sans y rentrer et longer la barre rocheuse vers l'ouest, de manière à rejoindre le Vallon Girier plus facilement.
Au bout de ce vallon, nous ne remontons pas vers le Pas de la Cloche (se trouvant à notre droite) mais dans le pierrier plus à l'ouest en direction de la cavité suivante.
On fait une pause dans cette cavité (2340 m) offrant une splendide fenêtre sur les sommets voisins pour consulter la carte. De là, il faut improviser dans les nuages pour traverser cet immense pierrier. Nous arrivons ensuite vraiment à la verticale, dans des gradins herbeux qui mènent jusqu'à l'entrée du Chourum de la Cloche (2486 m). Il faut s'aider des mains et redoubler de vigilance pour éviter les chutes de pierres.
On adore ce passage, étroit et sombre (frontale de rigueur !), où il faudra se faufiler pour en sortir. Une cordelette permet d'ailleurs de se hisser en dehors.
Il faut encore s'élever pour atteindre la crête et passer au dessus des nuages. Nous ne pouvons pas encore crier victoire mais l'objectif est visible. Lucie passe devant pour faire quelques beaux clichés des mecs en action.
La vue est grandiose de part et d'autre de la crête que nous longeons à la file indienne... On peut apercevoir le mythique Chourum Olympique sur l'autre versant.
Il y a quelques pas d'escalade faciles avant de rejoindre la voie normale permettant d'atteindre le sommet. Nous y sommes (après environ 1200 m de dénivelé) ! Avec tous ces nuages, on a une sensation de flottement et le paysage est d'autant plus magique. C'est l'occasion pour Cédric (le niçois) de sortir ses super chips à la socca (haha), avant d'entamer ce pique nique à 360°.
La redescente s'effectue par le Vallon Froid (la voie normale). En gros, c'est un énorme éboulis qu'il faut dévaler jusqu'en bas en suivant tant bien que mal une trace. Jérémy et Simon partent comme des enfants en courant à travers le pierrier. Tandis que Cédric (le coach), partage ses meilleures techniques de descente à Lucie. La team bouquetins arrive enfin au Col Charnier (2102 m), puis au Lac du Lauzon pour un repos bien mérité. Le lac est presque à sec mais on peut y observer quelques tritons que nous fait remarquer Simon (notre pêcheur préféré).
Le lendemain, c'est une journée encore sous le signe du hors sentier qui s'annonce. Cédric a repéré sur la carte quelque chose de bien sympa et d'aérien. De retour au Col Charnier, nous empruntons la crête menant à la Tête des Vautes puis au Col des Vautes. L'ambiance est fascinante, un chamois sort des nuages sur la crête que l'on longe. La suite du parcours est délicate et personne ne semble emprunter cette voie. On se faufile à travers les rochers et Cédric part en éclaireur pour visualiser la suite. Il y a plusieurs passages très vertigineux où il faut utiliser les mains afin de rejoindre la Tête de Plate Longue à 2383 m. On a déjà 450m de dénivelé dans les jambes. Du sommet, on contemple le parcours de la veille qui paraît infranchissable et surréaliste...
L'ambiance des hauteurs est apaisante et la mer de nuage s'adosse à la crête. On fait un petit break pour débattre de la suite du parcours. Nous ne savons pas trop ce que cela peut donner jusqu'à la Tête du Fleyrard alors nous descendons dans Le Vallonnet. C'est assez périlleux mais efficace pour rejoindre le pierrier.
Du bruit stoppe net notre avancée... Une belle bande de chamois court à travers le pierrier et saute les barres rocheuses impressionnantes, ce qui fait dévaler quelques pierres. Un beau spectacle !
500 m plus bas dans le vallon, un troupeau et son patou marquent notre retour vers la cabane du berger. Nous les contournons pour finalement rejoindre le GR 93 et notre point de départ. Un bien beau week-end d'aventures se termine.
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