On abandonne nos Hautes-Alpes adorées le temps d'un long week-end pour partir à la découverte d'un nouveau massif. Ce superbe périple à pied de deux jours et demi dans la Réserve Naturelle de Sixt-Passy est une de nos premières virées au pays du Mont Blanc. La chaîne des Fiz, modelée par l'érosion offre un beau décor pour nos deux bivouacs.
A notre arrivée à Sixt-Fer-à-Cheval, nous profitons du petit marché local du lundi matin pour acheter du bon fromage (que nous dégustons dans la foulée) avant de se lancer sur la rando ! Nous partons donc aussitôt, en début d’après-midi, pour débuter la boucle (c’est pas à notre habitude de commencer une rando à cette heure-là mais il fallait rouler ce matin) ! Le parking de départ se situe un peu plus haut, au niveau de la cascade du Rouget. On est directement dans l’ambiance avec une multitude de jolies petites cascades qui rythment la montée (elle est parfois bien raide d’ailleurs !) et des petits bouquetins qui s’amusent à quelques pas de nous ! Cela nous permet de souffler un peu durant l’ascension (pas facile la grimpette après avoir mangé du fromage hihi) ! Il faut monter environ 715 m de dénivelé pour se rendre sur le plateau où se trouve le premier refuge : le Refuge de Sales (1877 m).
On a pris pas mal de temps, il commence à être tard et on décide de traverser les pâtures qui s’en suivent pour rechercher un lieu où planter la tente ! On est un peu stressés car on a vu des panneaux d’interdiction pour camper dans le coin (car il s’agit de la Réserve Naturelle de Sixt-Passy). Après recherches, on réalise que cela ne concerne pas les bivouacs d’une nuit (il faut par contre respecter la réglementation et des horaires, un peu comme dans les Parcs Nationaux, de 19h à 8h il me semble) ! Les vaches ne sont pas loin et on espère qu’elles ne viendront pas renifler la tente cette nuit... On se positionne juste derrière une butte pour être tranquille.
Le lendemain, comme d’habitude, nous sommes assez exigeants avec l’heure du réveil pour pouvoir profiter pleinement de la journée (vers 6h30) ! Direction le passage du Dérochoir (2220 m)... Au pied du mur, on croise un sympathique troupeau de moutons. L’un d’entre eux nous sourit, comme un signe de compassion. Trop chou ! C’est encourageant avant la grimpette.
La montée est abrupte et exigeante ! Attention à la fin, il y a de nombreuses traces dans le pierrier qui mettent le doute. Il faut bien se repérer à l’avance sinon on arrive n’importe où sur la crête (c’était mon cas avant que Jérémy me fasse signe d’aller bien plus à gauche). Au sommet, quel spectacle : LE MONT BLANC droit devant et pas un nuage à l'horizon ! C’est comme un rêve. Il est encore tôt et le petit déj s’annonce superbe. Les photos ne suffisent pas pour décrire ce moment...
Puis 200 m de descente s’en suivent... Une descente comme on les aime : pleine d’acrobaties ! Avant de s’engager, on laisse passer un monsieur qui n’a pas l’air à l’aise du tout... il est content d‘arriver au sommet et nous recommande d’être très vigilant car il y a plusieurs passages équipés de cordes, mains courantes et échelles... mais nous on adore ça ! C’est l’aventure ! Attention à tous ceux qui n’ont pas l’habitude avec ce genre de passage vertigineux (pour randonneurs aguerris uniquement).
Pour info, un chemin alternatif est possible pour éviter cette zone (à rechercher sur la carte, j’ai plus les noms en tête...). La descente est encore longue et une fois au hameau (Ayères des Pierrières), on décide d’emprunter la piste pour rejoindre le Refuge de Moëde Anterne. La pause est méritée et les bières aussi. J’avoue on craque aussi sur une petite crêpe aux myrtilles ! Le BONHEUR ! et tout ça face au Mont Blanc, la classe !
Une petite sieste digestive et on repart ! Petite grimpette de 250 m de déniv en zig zag jusqu’au Col d’Anterne (2257 m). On est sur le GR 5... J’espère vraiment qu’un jour on pourra le faire dans son intégralité ; pour le moment nous avons juste parcouru de nombreux échantillons alléchants de celui-ci (il faut quand même quasiment 25 jours pour le parcourir dans son intégralité du Lac Léman à Menton...). On cause un peu au col avec un sympathique monsieur qui connait bien le coin puis on repart direction le lac d’Anterne ! L’arrivée est magique comme en témoigne la photo...
Le gazon est si vert et le paysage si beau, que nous décidons de planter la tente par ici ! On s’installe, on contemple, on profite, le coin est magique...
Le réveil est digne d’un conte de fée avec les immenses falaises des Rochers des Fiz qui nous entourent et ce paisible lac. On repart vers 7h30 pour profiter de la matinée. La descente jusqu’au Refuge d’Anterne Alfred Wills est plutôt agréable. Personne à l’horizon sauf à notre arrivée au refuge. Il y a une colonie de vacances ! Le second bâtiment du refuge (la Fruitière) présente une exposition intéressante sur l’histoire des alpages d’Anterne.
Une pause lecture et on repart pour poursuivre la redescente !
Il faut descendre environ 400 m de dénivelé pour enfin rejoindre le même vallon qu’à l’aller (croisement de la Cascade de la Sauffaz). On poursuit notre descente jusqu’à la voiture, ravis de ce tour.