Ce magnifique tour emblématique des Hautes-Alpes était depuis bien longtemps en attente sur notre liste de randonnées à parcourir. C'est lors d'un week-end ensoleillé du mois d'août que nous nous sommes lancés sur cet itinéraire de 33 km ponctué de lacs en compagnie de nos amis Maud et Mika. Même si les refuges sont ouverts à cette période, nous avons comme à notre habitude opté pour du bivouac, très propice dans ce massif.
A cette période de l'année, la Haute Vallée de la Clarée est fermée aux véhicules de 10h à 18h (Il est bon de savoir qu'une navette existe durant les mois de juillet/août de 8h à 19h pour rejoindre le fond de vallée).
Nous arrivons sur place le vendredi soir après le boulot. Comme l'horaire de la navette est passé, nous n'avons pas vraiment le choix que de rejoindre le parking de Foncouverte (1865m) en voiture. L'itinéraire remonte alors la vallée de la Clarée sur une route qui prend fin au Refuge Laval. De là, un agréable sentier part en rive gauche de la Clarée jusqu'au Refuge des Drayères. Nous nous arrêtons un peu avant celui-ci, après 5 km de marche, pour y établir notre campement dans une belle étendue verdoyante surplombant la rivière.
Le départ s'effectue sur le coup des 7h30. Peu avant l'arrivée au niveau du refuge des Drayères, la présence de monsieur le Patou ne nous rassure pas. Finalement, on comprend rapidement qu'il a envie d'un calinou, haha. Celui-ci nous escorte même sur un bout de chemin.
La terrasse du refuge des Drayères est tout en couleurs, il y a même un siège à bascule dont Lucie profite. Les gourdes remplies, nous partons sur le GR 57. Le sentier serpente le long de la Clarée jusqu'à enfin rejoindre le lieu d'où elle prend sa source : le Lac de la Clarée, à 2433m. En levant la tête, on aperçoit un bunker (datant de la seconde guerre mondiale). Intrigués, on avance jusqu'à l'entrée dont la porte est grande ouverte... Ambiance particulière à l'intérieur. Munis de nos frontales, nous pouvons deviner des carcasses de lits superposés, des placards et des tôles instables (Il n'est pas recommandé de trop s'y aventurer). Plusieurs meurtrières permettent d'observer la vue.
Arrivée imminente sur le plateau du lac Rond et du lac du Grand Ban dont l'eau est translucide. Nous ne nous attardons pas malgré la beauté du paysage car un groupe d'italiens parle si fort qu'on a du mal à apprécier les lieux. Depuis le Seuil des Rochilles, il faut grimper 100 m avant de rejoindre le Col des Cerces à 2574 m (point de départ du sommet de La Pointe des Cerces, à 3097 m, que nous entreprendrons une prochaine fois). La suite est un merveilleux sentier en balcon dominant le Lac des Cerces, que nous rejoindrons quelques minutes plus tard. C'est un super spot de bivouac d'ailleurs.
200 m de dénivelé plus tard, c'est au Col de la Ponsonnière, à 2613 m, que nous découvrons un des panoramas les plus attendus du parcours. Les arêtes de la Bruyère qui surplombent le Grand Lac sont à couper le souffle, sans parler des glaciers des Ecrins au second plan. Le pique-nique et la sieste digestive au soleil rechargent nos batteries dans ce cadre idyllique.
On se motive pour partir en aller-retour vers le Col des Béraudes (2781 m) que nous avions repéré avant de partir sur la carte IGN. Au pied du mur, nous cachons nos sacs à dos derrière des rochers histoire de s'alléger. La montée, de 250 m de dénivelé, est délicate. D'abord dans des pierriers, celle-ci nous amène dans un passage étroit aux roches friables où il faudra utiliser les mains pour se hisser. Cet aparté en vaut la peine... La vue plongeante sur le Lac turquoise des Béraudes est spectaculaire. Plusieurs bouquetins nous saluent depuis le col.
De retour aux sacs à dos, nous amorçons la descente dans les alpages afin de rejoindre les hauteurs du Grand Lac et la Bergerie du Clot d'Âne. Une source permet de faire le plein d'eau juste devant l'abri du berger. Vers 18h, il est temps de rechercher un lieu de bivouac dans les parages... Le troupeau de moutons se trouve pile sur le sentier menant au Grand Lac et le patou, sur ses gardes, ne nous incite pas à poursuivre. On s'installe finalement dans la prairie, juste au pied des arêtes de la Bruyère sous le regard discret des marmottes planquées derrière les rochers. En ce mois d'août, la période des étoiles filantes nous invite à mettre un petit réveil au milieu de la nuit... Ça pique les yeux mais c'est un beau spectacle!
Après un réveil à 7h, la matinée débute par de la grimpette jusqu'au Col du Chardonnet Sud (2638 m). Les virages serrés se succèdent et se ressemblent durant 430 m de dénivelé pour finalement faire face au paysage. Le massif des Ecrins et ses sommets mythiques (La Barre des Ecrins, le Mont Pelvoux, ...) sont à portée de main. C'est splendide !
La descente en alpage est agréable et nous amène au Refuge du Chardonnet (2227m) où une petite soif se fait sentir... Cette bière locale tombe à pic et nous fait le plus grand bien, haha. Après cette belle pause en terrasse, nous regagnons le parking de Fontcouverte dans un cadre bien plus forestier.
Pour rester sur cette lancée "gastronomique", nous terminons le périple dans une des pizzérias préférées de Lucie, la Coccinella à Névache.
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